Très chère Dolfine,
Si tu savais comme je te comprends... nos histoires se ressemblent: j'ai moi aussi perdu ma maman il y a 5 ans d'un cancer. Je l'ai, tout comme toi, accompagnée dans la maladie jusqu'à ce qu'elle parte. Elle était, comme ta maman, beaucoup trop jeune pour mourir. Et, tout comme toi, elle me manque terriblement. Elle était ma confidente, ma meilleure amie... J'ai souffert à chaque grand moment de ma vie qu'elle ne puisse être près de moi: le jour de notre mariage et surtout à la naissance d'Emile. J'aurai tellement voulu qu'elle le connaisse. Souvent, je me dis que si elle était encore là, tout serait tellement mieux, tellement différent...
Et les fêtes sont une période terrible lorsqu'on a perdu un être cher: toutes les familles semblent se retrouver dans la joie et nous nous retrouvons si seul avec nos souvenirs...
Mais, je vais aussi être positive: oui ma maman me manque mais j'ai aussi surmonté une partie de ma douleur: j'ai fait mon deuil. Cela fait trois ans que ta maman est partie et moi, j'ai commencé à aller mieux au bout de trois ans, cela fait deux ans que je vais bien! Pour aller mieux, il y a le temps qui estompe la peine mais je me suis aussi fait aidée. Faire son deuil n'est pas facile et pouvoir en parler à un psy m'a plus qu'aidée. Cela m'a permis d'y voir clair, m'a donné les clés pour continuer à me battre et à avancer dans la vie... C'est grâce à cela que j'ai fait mon deuil, c'est grâce à cela que je suis à peu près claire avec moi-même. C'est surtout grâce à cela que je suis une vraie maman aujourd'hui pour mon fils. Ne reste pas avec cette douleur si atroce (pour l'avoir vécue, je sais à quel point cela fait mal), tu as déjà bien assez souffert comme cela, aujourd'hui, il faut que tu mettes toutes les chances de ton côté, que tu puisses vivre toutes les joies que la vie nous réserve!
J'espère ne pas être confuse, je suis si émue d'écrire cela que les mots me viennent difficilement.
N'hésite pas à m'écrire en MP ou par mail si tu veux que nous parlions de tout cela plus intimement.
N'hésite pas à venir vers moi si tu as un coup de cafard, si les fêtes sont trop dures... je te comprends tellement...
Je t'embrasse très très fort