Bon allez, puisque vous insistez, je vous raconte parce que je suis bonne âme, et si vous allez à la pêche aux infos sur mon blog, c'est peine perdue, je n'en parlerai pas... Mon petit secret bien gardé !
Donc, il était 14h45 quand je me suis garée à Lille, sous la Grand-Place, notre lieu de rendez-vous. J'arrive, et là, il n'y a que des jeunes filles, rien, pas de lui... Je l'appelle sur le GSM, il me dit qu'en m'attendant il était à l'ancienne Bourse pour faire le tour des bouquinistes, qu'il me rejoignait tout de suite. Je cherche donc du regard dans cette direction. Et là, je le vois, je lui demande s'il est le Blouson rouge en face, je lui dis que je suis l'imper gris qui avance... Le ton est donné. On se retrouve donc en riant.
Il est comme imaginé et même mieux puisqu'il a volontairement noirci le portrait. Il est grand, châtain foncé, souriant, bien vivant... Bourré de charme. J'adore, pas de surprise... Pareil de son côté, il me trouve "pareille que sur mon blog"... Il pleut comme vache qui pisse, nous partons donc pour "le pain quotidien", partager au chaud un bon chocolat et un café. On est resté là bien 2h. On a parlé, ri, on s'est regardé aussi, entre deux gorgées, entre deux papiers triturés par notre gêne qui n'en était pas vraiment, un peu de reste de nos deux timidités mélangées. On se sent bien, juste bien, même pas besoin de se parler. Juste d'être là, tous les deux, enfin, après tout ce temps à se voler, s'échanger, se couvrir de mots (MSN, mails, SMS). Voilà, on met de la réalité sur les mots, un peu plus de profondeur aussi...
Ensuite, une petite balade sous la pluie, plus on marche, plus il pleut, plus on se marre. Plus on a une énorme impression de beau temps... Dingue, comme à 15 ans, ou pire, parce qu'avec l'âge, quand on arrive à se sentir minot, on en profite deux fois plus....
Je l'emmène alors chez le réputé MEERT, une institution à Lille. Les gaufres, le thé et tout. On reste encore un long moment à papoter. Puis les silences, longs, qu'on remplit l'un et l'autre de tant de petites choses qui comptent, juste assez pour fixer ces instants, des sourires, des mains qui osent petit à petit des frôlements, parce que voilà, c'est évident, ça coule de source....
et puis MEERT ferme. On repart sous la pluie, en se donnant la main comme deux adolescents qui n'en sont plus, deux "belles personnes" qui se sont trouvées au détour d'un hasard magnifique, chacun portant son sac à dos de misères à peine élucidées...
Puis il se fait tard, il me raccompagne à la voiture et là... C'est le baiser... Doux, tendre. Bourré de tout ce qu'on s'est dit, de tout ce qu'on a ri, de tout ce qu'on s'est écrit depuis 3 semaines, de tout ce que le coeur ressent déjà, contenu malgré lui dans les mots échangés...
(soupir)... Il n'y a rien de plus beau que la pluie quand le coeur est au soleil...