Moi je suis mitigée,
je pense que trop se focaliser dessus n'est bien entendu pas bon, mais que le cacher est très pernicieux aussi,
j'ai vécu les deux, pendant un an et demi je n'ai rien dit à personne de nos essais bb infructueux, sauf à mon frère et encore on n'en parlais pas trop parce que ça remuait des choses en lui par rapport à sa propre histoire d'infertilité, et à quelques collègues, je faisais style celle qui apprécie la tranquillité d'avoir une seule fille qui commence à être autonome et qui n'a pas envie de s'enquiquiner avec un deuxième bb et un retour aux couches et compagnie, je donnais super bien le change (elle sait très bien faire ça la miss Victoria cacher ses vrais sentiments quand ils sont trop douloureux...) mais intérieurement ça me détruisait parce que c'est très épuisant de toujours faire semblant que tout va bien alors que l'on vit très mal la situation et l'échec,
c'est vrai que je voulais protéger les miens notamment mes parents, j'avais pas envie qu'ils souffrent pour moi, j'avais déjà vécu ça avec mon frère, je voulais pas leur infliger ça aussi,
mais honnêtement je pense aussi que de façon narcissique, "avouer" mon "échec" était au dessus de mes forces,
et puis avec ma GEU et le fait que là on a bien été obligé de dire qu'on le voulait ce deuxième bb et d'expliquer un peu les choses, les vannes se sont ouvertes, et maintenant même si je m'étale pas j'en parle assez librement quand on me pose des questions, je rentre pas dans les détails de mes sentiments parce que là c'est vraiment trop intime et je pense surtout que j'aurais tendance à fondre en larmes, mais je ne le cache plus, et j'avoue que quelque part c'est un soulagement, les gens font moins de bévues du style "alors à quand le deuxième ?" ou alors ma préférée (grrrrrrrr) "vous avez perdu le mode d'emploi ?", ça n'empêche pas toujours les gens maladroits mais bon....,
j'en parle pas non plus à longueur de journée mais je ne le cache pas,
Par contre c'est vrai que je pense que ça ne me ferrait pas du bien d'en parler tout le temps et de ne parler que de ça, parce que je veux pas m'enfermer dans cette douleur, et que j'existe aussi en dehors de mon infertilité,
même si ça me pompe beaucoup de mon énergie, il y a d'autres choses dans nos vies à mon mari et à moi, notre amour déjà, notre fille, notre famille, nos travails, nos amis etc etc...des choses qui ont autant d'importance que ce deuxième bb que l'on veux à tout prix,
et c'est vrai qu'à parfois trop en parler on oublie ce genre de choses et on ne devient qu'une mère en puissance en oubliant qu'on est aussi une femme,
voilà je sais pas si je me suis bien exprimé, c'est un peu en vrac tout ça, mais bon mes pensées sont aussi en vrac en ce moment,
Bisous à toutes
Victoria