Le don de sang placentaire
On connait les dons d’ovules, de spermatozoïdes, de sang, de plaquettes, de moelle osseuse, d’organes…Mais on connaît beaucoup moins un don, autre que la vie, et que peuvent faire les mamans à la naissance : le don de sang placentaire aussi appelé don du cordon ombilical.
Quelques conditions
Comme tout don en France, celui-ci est volontaire, gratuit et anonyme. Un entretien avec un spécialiste est nécessaire pendant la grossesse afin de vous donner des informations claires et adaptées. Vous pourrez donner votre consentement écrit un mois avant l’accouchement. A tout moment, il vous sera possible de changer d’avis même oralement. Vous devrez alors accoucher à terme et sans complications, dans une des maternités équipées pour recueillir et stocker le sang du cordon. Certains établissements ont été choisis pour constituer un réseau français (Paris Saint-Louis, Besançon, Bordeaux et Marseille…). Vous serez également tenus d’informer l’hôpital en cas d’apparition de maladie grave chez votre enfant.
Comment ça se passe ?
Le jour J, le sang placentaire sera collecté après que le cordon soit coupé et avant la délivrance. Les gestes sont sans risque et indolores pour la mère comme pour l’enfant. Des échantillons du sang de la mère et de l’enfant sont envoyés à l’analyse et le sang placentaire est conservé dans l’azote liquide, puis stocké. Il est mis en quarantaine au moins deux mois, pour écarter tout risque de maladie transmissible. Passé ce délai minimum, un test sanguin est pratiqué sur la mère et un certificat de bonne santé de l’enfant est demandé. Si tout est normal, le sang pourra être conservé en attendant un receveur. Tous les frais sont pris en charge.
Un don utile
Le sang issu du placenta est en général incinéré après l’accouchement. Ce sang, issu du cordon ombilical est riche en cellules souches hématopoïétiques (cellules à l’origine des cellules du sang), comme la moelle osseuse. Ces cellules souches sont utilisées dans le traitement de certains cancers. On les injecte dans la circulation sanguine du receveur. Elles vont se greffer dans la moelle osseuse et pénétrer dans certains os avant de reproduire les différents éléments du sang. Le don de moelle osseuse est peu courant et la compatibilité est rare, même au sein d’une fratrie. Le sang contenu dans le cordon est lui, au contraire, facilement disponible (puisque le nombre de donneurs potentiels est plus important) et la compatibilité n’est pas obligatoire. Le greffon, encore immature sur le plan immunitaire (il est recueilli à la naissance de l’enfant) est mieux toléré par le receveur. Contrairement à la greffe de moelle osseuse, il n’y a pas besoin d’anesthésie du donneur. De plus, ces cellules bien que contenant moins de cellules souches que la moelle osseuse, se multiplient 10 à 20 fois plus vite.