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Le mercredi 17 janvier 2007
Vers la greffe d’utérus
Mathieu Perreault
La Presse
Une équipe de gynécologues new-yorkais procédera sous peu à la première greffe d’utérus en Amérique du Nord. Des centaines de donneuses et des dizaines de receveuses sont déjà identifiées.
La femme qui recevra la greffe prendra des médicaments antirejet. Au bout de trois mois, si l’utérus est bien accepté, elle fera une fertilisation en éprouvette.
L’accouchement aura lieu par césarienne, pour éviter que le travail ne provoque le détachement du greffon, et parce que l’utérus devra être enlevé pour que la patiente n’ait plus à prendre de médicaments antirejet.
La première greffe d’utérus a eu lieu en 2000 en Arabie Saoudite. La patiente de 26 ans avait dû se faire enlever le greffon après 100 jours à cause de caillots. Le chef de l’équipe new-yorkaise, le gynécologue Giuseppe Del Priore, pense qu’il n’aura pas ce problème parce qu’il greffera aussi des artères entourant l’utérus.
Mais certains experts estiment que le projet est prématuré parce qu’une grossesse après une greffe d’utérus n’a jamais eu lieu chez un primate. Une équipe suédoise a réussi une telle grossesse chez la souris en 2002. Le chef de l’équipe suédoise a désapprouvé le projet du Dr Del Priore dans une entrevue à l’hebdomadaire britannique The New Scientist.
Le Dr Del Priore a rétorqué, dans un article du Washington Post, que les greffes de figure n’ont pas non plus été testées chez les primates avant d’être tentées chez des humains.
Le gynécologue de Manhattan a fait une greffe d’utérus chez le singe l’automne dernier, et a annoncé en novembre, quand son hôpital a approuvé le projet humain, qu’il tenterait une grossesse avec un macaque. Cette semaine, il publie dans la revue Obstetrics and Gynecology une étude sur 150 donneuses qui avaient accepté qu’on prenne leur utérus à leur mort, dont neuf ont donné des utérus greffables.
Des centaines de femmes ont demandé au Dr Del Priore une greffe d’utérus. Une cinquantaine d’entre elles sont présentement évaluées.