Comment le fœtus se prépare-t-il à l’accouchement ?
La mère informe et prépare le foetus à l’accouchement grâce à l’ocytocine, hormone responsable de la survenue des contractions.
Sous l’action de l’ocytocine, les neurones fœtaux sont anesthésiés et donc prêts à affronter le traumatisme et/ou le manque d’oxygène inhérents à la naissance. Ces résultats publiés dans Science ont également des implications sur la prévention des accouchements prématurés. Les substances habituellement administrées pour contrer l’action de l’ocytocine pourraient en effet empêcher les neurones fœtaux de se protéger en cas de complications.
Or, les complications lors de l’accouchement sont les causes majeures de séquelles neurologiques graves : épilepsie, handicap moteur, retard mental, etc.
En cause, le choc traumatique et/ou le manque d’oxygène au moment de la naissance qui affecte le développement du cerveau du nourrisson. L’administration à la mère d’une substance qui bloque les récepteurs à l’ocytocine –celles utilisées pour retarder le travail et empêcher des naissances prématurées par exemple- bloque cette inhibition des neurones fœtaux.
Le cerveau du nouveau-né est beaucoup plus résistant à des absences d’oxygène quand les neurones sont « endormis » sous l’effet de l’hormone que quand cette action est bloquée. En d’autres termes, l’hormone que libère la mère prépare le foetus à l’accouchement en augmentant la résistance des tissus au manque d’oxygène et probablement aux traumatismes de la naissance.
Ces résultats soulèvent des questions majeures quant aux pratiques autour de l’accouchement.
L'utilisation de médicaments bloquant les récepteurs à l’ocytocine pour retarder le travail et prévenir les accouchements prématurés comporte-t-elle des risques accrus pour le cerveau de l'enfant à naître, du fait de la suppression de la protection apportée par l'ocytocine au cerveau en cas de complication de l'accouchement ?
Le faible passage de ces médicaments de la mère au foetus, leur courte durée d'action, sont des éléments en partie rassurants, mais il n'est pas possible pour l'instant de répondre avec certitude à cette question.
Les résultats de ces récentes études devraient donc être portés à la connaissance des praticiens pour les inciter à bien peser, dans chaque cas, le choix du médicament à utiliser pour tenter d'empêcher un accouchement prématuré.
Source : INSERM
Chercheurs de l’unité Inserm « Epilepsie et ischémie cérébrale à l’Institut de Neurobiologie de la Méditerrannée,
Sous la direction de Yehezkel Ben-Ari.
MagicMaman