Nathie m'a remise dans le droit chemin ! A mon tour de vous raconter mon accouchement, si loin et si proche à la fois ... c'était il y a 9 jours ...
Je reprends depuis le début donc ... le vendredi 20 juillet (jour de la Saint Eliott
), nous allons chez le gygy pour dernier rendez-vous de contrôle avant l'accouchement prévu 2 semaines plus tard au maximum.
Nous devions nous pacser ensuite et filer à Paris pour une dernière après -midi en amoureux, à flâner sur l'île Saint-Louis, allez voir Notre-Dame et manger les meilleures glaces de la capitale chez Bertillon ...
Finalement, le gygy trouve qu'il y a peu de liquide amniotique et que le placenta commence à se calcifier. Il téléphone à l'hôpital pour prévenir de notre arrivée vers 14 h 30 pour monitoring.
Donc, nous, on est un peu bouleversé, il nous dit que soit on me gardera là-bas, soit je reviendrai le w-e à nouveau pour revérifier soit après le w-e ... en fonction du coeur du bébé, sachant que mon col n'est ouvert qu'à 1 et 1/2, et pas ramolli. Il me dit : " c'est pas pour demain en tout cas".
Mais il me fait très très mal en m'examinant, en me disant, tiens ça, ça vous fait comme uneu contraction la douleur. (en fait, je suppose qu'il m'a fait un décollement sans me le dire ...
).
Bref, nous, un peu perturbés, on sort manger un sandwich, se demandant ce qui va se passer, pas trop inquiets ... on va se pacser, la tête complètement absorbée par d'autres préoccupations ...
A 14 h 30, on arrive à la mater (sans la valise ni quoi que ce soit) ...
Monitoring bon (ouf) de 1h , puis on attend l'avis du gynéco là-bas ... pas de risque, trop peu de liquide : il va falloir faire maturer le col pendant 24 h dimanche (le surlendemain donc) et déclencher l'accouchement lundi.
Avant de partir, je demande à la SF ce que je peux faire pour avancer la maturation du col ... elle nous répond : des câlins au grand grand plaisir de mon chéri !
Rendez-vous pris à 9 h dimanche matin.
Avant de rentrer à la maison, on va à Carrefour faire des courses, au cas-où, afin d'être tranquille, d'avoir de quoi voir venir ...
Fin d'aprem : très mal au ventre, pas envie de câlins du tout , lol, bienu mal au ventre ... J'arrive pas à m'endormir ... A partir de 23 h, grosses diarrhées, très mal au ventre, je me demande ce que c'est ? (gastro ?) ... et à minuit, je me rends à l'évidence, ce sont des contractions, toutes les 5 minutes très précisément !
Je marche sans m'arrêter dans le couloir, Loïc dort, y a que ça qui m'apaise, elles sont dans le dos et me font super mal. Aucun effet du suppo de spasfon.
A 2 h 30, je réveille Loïc, c'est l'excitation, et en même temps, j'ai bien mal mais bon ...
A 3 h 30, on appelle mon frère (Loïc ne conduit pas) pour qu'il nous emmène à la maternité.
A 4 h 00, arrivée à la maternité, monitoring, grosses contractions, très régulières mais col toujours long et peu ouvert.
On me renvoie chez moi en me disant de revenir le lendemain pour la maturation mais que c'est possible que je revienneu avant.
A 6 h 30, retour à la maison ... je file dans un bain chaud, ça soulage pas mal mais les contractions ne s'arrêtent pas. Je ne peux pas dormir, mon répit ne durant que 4 min entre deux contractions.
Ca dure toute la matinée, je suis épuisée de souffrir en continu, sans "pause", j'ai plus d'énergie vu que je me suis vidée et j'ai marché des km à arpenter mon couloir depuis minuit ... Loïc téléphone à la mater, la SF me dit de venir. Re mon frère ...
A 14 h 00, arrivée à la mater : remonitoring : très fortes contractions, bb ok. Le col s'est bien bien raccourci, la SF me dit que ça sera un déclenchement le lendemain matin et non une maturation comme prévu. Elle fait un shout de morphine pour que je puisse me reposer un peu.
On nous installe dans une chmabre tous les deux : Loïc s'endort et moi non, la morphine ne calme pas mes contractions .. je commence à en avoir ras-le-bol des contractions qui reviennent avec uneu précision d'horloger !
Loïc mange mon plateau repas, moi, je ne peux rien avaler.
A 19 h , les contractions sont toutes les deux minutes, j'ai le dos comme paralysé, c'est hallucinant de douleur, je ne peux que marcher, marcher, marcher sans m'arrêter ... Loïc a la nausée à force de me regarder (il a pris une vidéo de mes aller-retour, c'est assez drôle avec le recul !) ...
Je demande à une SF ce qui va se passer ... j'ai plus les idées claires, je suis vraiment épuisée ... A 19 h 30, Loïc revient me voir avec une SF, ils ont une drôle de tête ... En fait, je pourrais aller direct en salle de naissance et avoir la péridurale là-bas ... mais ils ont un gros baby-boom (j'ai su plus tard 17 naissances en 24 h pour une moyenne de 8 habituellement) et donc pas de salle de naissance de libre ...
Je crois que j'ai vraiment été en colère à ce moment-là ... savoir que je pourrais être soulagée et que non ... Les contractions toutes les 2 minutes, c'est terrible, j'arrive à peine à gérer une que l'autre arrive. Heureusement que j'ai fait les cours de prépa à l'accouchement par contre, ça m'a vraiment bien aidé alors que j'y croyais pas trop à ces histoires de respiration ...Je commence à avoir peur d'être trop fatiguée pour pousser, ça fait 24 h quasiment que je souffre en continu sans manger, sans dormir ...
Franchement, heureusement que Loïc était là, il m'a méga méga soutenu, vraiment, je ne sais pas comment j'aurais fait sans lui. Il a été demandé un ballon, pour soulager mon dos entre deux contractions ...
A 23 h 30, enfin, on est venu me chercher ! Youpi ! Salle de naissance n°5 !
L'anesthésiste se fait un peu attendre (césarienne en urgence) ... et là,elle arrive ! Je souris enfin ! et paf, elle repart, y a une femme plus dilatée que moi !
Elle revient plus tard, j'ai plus aucune notion du temps ... la péridurale fonctionne, le bonheur ! Pendant 1 h 30 ! Je m'endors ! Mais au bout d'1 h 30, il faut remettre une dose ... et le cathéter a dû bouger d'un demi-millimètre dans ma colonne, elle anesthésie mes jambes et plus mon bassin ... ça ne fonctionnera plus du tout ...
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Après je ne sais pas trop bien ce qui s'est passé, Loïc oui heureusement, la SF m' a dilatée " mécaniquement" on peut dire, parce que le rythme du bébé n'était pas terrible. De plus, quand elle a percé la poche des eaux, elle a vu que le peu de liquide qui restait était teinté de méconium ...
Le bébé ne descend pas, il descend qq mm quand je pousse mais remonte, elle ne comprend pas ... Comme j'ai plus de péridurale, elle ne veut pas attendre qu'il descende un peu de peur que je m'épuise ... (ah bon ? c'est pas déjà fait ?). Elle téléphone au gygy de garde qui vient, qui dit qu'il faut y aller sinon, césarienne en urgence.
Je pousse je ne sais combien de fois, c'est dingue, Loïc dit que j'ai dû pousser 30 fois à peu près ... 10 séries de 3 en gros. Je suis morte de fatigue, la douleur n'est pas si terrible quand on pousse, c'est plus supportable que les contractions avant.
Vers la fin, la SF parle de forceps, une aide-soignante arrive en plus dans la salle, elle arrive vers moi et me dit : " fâchez-vous madame, fâchez vous, il va sortir !"
Et là, pour les deux dernières poussées, je crie de toutes mes forces (je n'y avais pas pensé avant ...
) et ça marche, je le sens passer à travers moi, et ça cette sensation, c'est à couper le souffle (alors qu'il faut pousser pas facile ! lol), j'adore le sentir, j'ai adoré pousser et le sentir sortir de moi, vraiment le sentir de façon si intense, si charnelle ... pour rien au monde je n'aurais voulu manquer ça. C'est gravé dans ma chair, à jamais.
Eliott arrive au monde, elle coupe le cordon très vite, il ne crie pas, on aspire son nez et sa gorge, ça y est, il crie ! Petits tests et soins très très vite, il est hypotonique, complètement flagada ... couveuse immédiatement, je ne l'ai même pas eu sur moi un instant ... Elle téléphone au pédiatre de garde, qui ne s'alarme pas, c'est dû aux chutes du rythme foetal les dernières 40 minutes , pendant l'expulsion. (40 min, c'est la limite avant la césarienne). Elle comprend pourquoi ça a été si long et difficile, le cordon ombilical était trop court, donc, dès qu'il arrivait à descendre un peu, le cordon le retirait vers le haut ...
Moi, pas d'épisio. Ouf. La SF me l'avait dit !
ALors, on est là, tous les trois, son papa et moi complètement inondés de bonheur et lui petit mais grassouillet dans sa couveuse à côté de nous. Le bonheur est tellement immense que le fait de ne pas l'avoir sur moi est secondaire. Je caresse sa peau par les ouvertures de la couveuse, il est incroyablement doux ... alors qu'il n'a pas eu de bain, juste essuyé. Il ressemble beaucoup à son papa, ça me ravit.
Il a la tête toute déformée à cause des 30 h de contractions où il était coincé au milieu de mon bassin ... gonflée d'un côté, il a comme un cocard et la tête en forme de cône ! Mais on se dit bien qu'une fois tout ça remis en place, il sera magnifique. Il a les yeux grands grands ouverts, il fait très éveillé, c'est merveilleux.
Ces deux heures passées en salle de naissance, juste tous les trois sont les plus merveilleuses de ma vie entière. C'est indescriptible cette sensation de plénitude, de bonheur total, intense. C'est sans commune mesure avec quoique ce soit que j'avais vécu avant. C'est hors du temps.
Je pense que j'ai été super longue ... mais en même temps, mon accouchement m'a paru très long aussi. ! De toutes façons, je n'oblige personne à le lire !
Je n'oublierai pas les heures de souffrance et d'attente d'avant. Cela donne encore plus d'intensité à la venue au monde de mon fils.