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Soucieuses de mieux répondre au désir d'enfant de ces couples, les équipes d'Embic, qui regroupent quelque 200 scientifiques de neuf pays européens, se sont attachées - via des biopsies utérines pratiquées sur un échantillon de 2 000 femmes stériles et de 200 femmes fertiles - à chercher chez elles d'éventuelles anomalies au niveau cellulaire ou moléculaire. Les recherches ont notamment porté sur le liquide folliculaire. Avant l'ovulation qui va en libérer un chaque mois, les ovocytes sont contenus, chacun, dans une structure de l'ovaire, le follicule. Au sein du follicule, l'ovocyte est entouré de cellules nourricières, le tout baignant dans le liquide folliculaire. La quantité de liquide folliculaire augmente jusqu'au moment de l'ovulation.
PRISE DE BREVET
"Nos travaux nous ont permis d'identifier dans ce liquide un marqueur moléculaire, indique Gérard Chaouat (unité Inserm 782 Clamart), coordinateur scientifique du réseau Embic. Si ce marqueur est présent, l'embryon qui sera produit par la fécondation in vitro de cet ovocyte par un spermatozoïde pourra s'implanter dans l'utérus de la femme. S'il est absent, il ne s'implantera pas. C'est tout ou rien."
Les chercheurs ont pris un brevet de développement d'un an couvrant leur découverte et ne peuvent donc, pour cette raison, en dire plus sur l'identité réelle de ce marqueur.
Leur travail renvoie toutefois à l'interaction entre l'embryon et le système immunitaire de la mère. Selon les caractéristiques de ce système immunitaire, l'utérus serait réceptif ou non à un embryon. La logique de l'identification de ce marqueur, ainsi que d'autres marqueurs analogues potentiels, serait de déterminer les embryons ayant le plus de chances de s'implanter.
Cela permettrait d'augmenter le taux de réussite des procréations médicalement assistées, dont le coût en Europe avoisinerait le milliard d'euros et aussi de diminuer le risque de grossesse multiple en ne tentant pas de transférer des embryons ayant peu de chances de s'implanter.