Mercredi 21 juin...
Vers 19h, je sens un liquide qui s'échappe de moi... Fin du bouchon muqueux et début des eaux... Comme il y en a encore très peu, je doute que ce soit ça. J'attends donc, de toute façon les valises sont prêtes. Vers 20h30, pendant que je donne le biberon à Anaïs, je perds encore des eaux. Cette fois plus de doutes. Départ pour la maternité. Je laisse ma petite Anaïs derrière moi, ça me fend le coeur.
22h00, arrivée à la mater, je vais direct en salle d'accouchement. On me met le monitoring, rien ne se passe. On me fait un test pour vérifier qu'il s'agit bien d'une poche des eaux rompue et non de pertes. Verdict vers 0h : perte des eaux.
On me remonte dans ma chambre, visiblement rien ne va se passer cette nuit, déclenchement demain matin.
Je dors parfaitement cette nuit là. Je me réveille vers 5h55. Je me lève et vais prendre ma douche à la bétadine.
Jeudi 22 juin
Il est 7h quand j'arrive en salle d'accouchement. Le temps est couvert, la mer pas si bleue que ça. Il n'y a pratiquement personne sur la promenade des anglais, juste des coureurs, des cyclistes et des rollers... On me met la perf, le monitoring et le concert du coeur de Lison qui commence. C'est un son qui m'émeut à chaque fois, j'adore entendre ce battement qui m'accompagne. Les contractions naturelles sont trop légères, vers 9h je suis à 2 doigts, on commence à m'injecter du produit.
Toutes les portes des salles d'accouchement sont ouvertes. Dans l'une d'elle une mère a décidé d'accoucher sans péridurale. Ses cris m'atteignent directement. Je me sens seule dans ma salle d'accouchement et je pense à mon homme qui ne sera pas là cette fois-ci. J'appelle une sage-femme et lui demande de bien vouloir fermer ma porte, que moi je n'ai pas fait le choix d'accoucher en même temps qu'elle et de supporter ses cris. Elle ferme ma porte. Me voilà obligée de me boucher les oreilles et de chanter en même temps pour ne rien entendre... Je me sens seule, mais le coeur de ma Lison m'aide à tenir le coup. Je craque quand même un peu, les larmes sortent de moi...
Vers 11h, les contractions sont maintenant bien présentes depuis 2 bonnes heures. Je suis à 3 doigts. La sage-femme coupe le son du coeur. Elle ne veut pas me le remettre. Je suis déçue... On me pose la péridurale, puis la sage-femme me dit que ma belle doche est là, qu'elle a pu se libérer pour me soutenir pendant l'accouchement et me demande si je veux qu'elle y assiste. Oh oui, je ne veux pas être seule dans un moment pareil...
Jusqu'à la dilatation complète la sage-femme m'indique différentes positions pour accélérer le travail. Quel bonheur de bouger sur cette fichue table. Sur le côté gauche le travail s'effectue beaucoup plus vite. J'y reste un long moment, du coup tout le produit de la péri se retrouve à gauche de mon corps et je redeviens sensible aux contractions du côté droit. On me remet sur le dos.
13h30 : me voilà à dilatation complète. On attend le gynéco qui n'arrive pas. La sage-femme me masse le périnée en attendant, la tête du bébé est là, elle me demande si je veux la toucher... Je lui dis non, j'ai trop le trac.
à 14h le gynéco est enfin là, je pousse 3 fois et ma poupée sort à la vie. Episio indispensable. J'attrape sa toute petite main, puis il me fait attraper Lison sous les bras et je la pose sur mon ventre soudain bien vide...
Voilà ma petite beauté qui naît à la vie à 14h12... Elle est si belle. Elle a le pli mongol aux yeux comme sa grande soeur, comme le papa. Un petit nez pointu (rond pour Anaïs), une petite bouche en coeur bien dessinée... Elle est toute fine, toute belle et brune... Ma petite Lison. Je pleure, je suis trop heureuse. C'est trop magnifique d'être maman de nouveau. Je t'aime ma toute belle.